
Par : Abdellah B.
Énergie solaire, hydrogène vert et décarbonation sont les objectifs clés de la transition vers un système énergétique plus propre inscrit dans la stratégie énergétique du pays pour les années à venir.
De ce fait, le projet de loi de Finances 2026 arrive avec de nouvelles mesures visant à la fois l’encouragement de la production des énergies solaires et de l’hydrogène et l’accompagnement de la mise en place d’une structuration d’une industrie locale capable de relever les défis. Ce qui d’ailleurs a été relevé dans le rapport d’analyse dudit projet de loi réalisé par Algeria Green Energy Cluster qui rassemble les opérateurs algériens dans le domaine des énergies nouvelles et renouvelables. « Ce projet de loi de Finances pour l’année 2026 va faire avancer de manière importante les énergies renouvelables en Algérie. Il enclenche un processus vertueux allant dans le sens d’une transition énergétique combinée à une décarbonation de notre économie », indique le club des énergéticiens dans son analyse du contenu du nouveau projet de loi qui devrait atterrir à l’Assemblée nationale dans quelques semaines.
D’après la même source, la mouture de la loi budgétaire 2026 arrive avec de nouvelles dispositions visant à accélérer la transition énergétique du pays. Des mesures qui visent à la fois à encourager la production nationale des énergies renouvelables et nouvelles, mais aussi l’accompagnement de la mise en place d’une industrie locale des équipements destinés à la fabrication des panneaux photovoltaïques. Dans ce sillage, de nouvelles dispositions fiscales sont introduites dans le projet de loi. Parmi lesquelles, le cluster des acteurs de l’énergie verte en Algérie cite l’article 99 visant à l’instauration de crédits d’impôt à l’investissement par les entreprises dans les opérations de développement de l’hydrogène vert, le reboisement et les projets de production et de valorisation des énergies renouvelables dont les dépenses sont admises en déduction du résultat imposable. « Le montant total de ces déductions ne peut excéder 5% du bénéfice imposable de l’exercice considéré. Les modalités d’application du présent article sont fixées par voie réglementaire ».
Droits de douane
Pour ce qui est de la filière de l’hydrogène vert, le PLF introduit pour la première fois une mesure d’exonération fiscale pour l’importation des électrolyseurs destinés à la production de la molécule verte en Algérie. Il s’agit donc d’un pas important visant à l’encouragement de l’investissement dans cette filière stratégique pour le pays et qui devrait jouer un rôle axial dans la diversification de l’offre énergétique du pays sur le marché international. Dans son analyse, le cluster des acteurs de l’énergie renouvelable en Algérie affirme que « le coût de l’électrolyseur représente une part importante dans la production de l’hydrogène vert, et ce, en fonction de la technologie utilisée, de la taille des installations et du coût de l’électricité. La stratégie de développement de la filière hydrogène a fixé des objectifs ambitieux pour le développement de l’électrolyse d’ici à 2030-2035, nécessitant par voie de conséquence l’introduction de mesures de soutien y compris à travers l’application d’une taxation douanière réduite sur les équipements clés », expliquent les rédacteurs de l’analyse en question.
Pour ce qui est de la filière de l’énergie solaire, qui figure aujourd’hui comme l’une des plus importantes sur lesquelles le pays compte s’appuyer pour la diversification de son bouquet énergétique avec un programme ambitieux de 15 GW d’énergie solaire d’ici à 2035, l’analyse de Green cluster énergie relève une disposition fiscale qui pourrait faire avancer l’industrie des panneaux solaires photovoltaïques. Ce dernier cite l’article 128 dudit projet de loi qui propose « la soumission à une taxe réduite de 5% des droits de douane pour les opérations d’importation des produits destinés à la fabrication des panneaux solaires photovoltaïques ». « Cette orientation assurera la réduction de la dépendance aux importations, tout en permettant une baisse significative du coût du kilowattheure produit localement. Face à la forte concurrence sur ce marché, notamment les panneaux solaires photovoltaïques importés, il est devenu impératif d’alléger la charge fiscale pesant sur les intrants destinés à la fabrication des panneaux solaires photovoltaïques, en leur accordant le bénéfice du taux réduit de 5% des droits de douane », lit-on dans le rapport d’analyse publié par le cluster tout en soulignant l’importance de cette mesure qui est favorable à « la structuration d’un tissu industriel national performant, capable de répondre à la demande locale croissante, tout en accompagnant les projets ambitieux que l’Algérie entend concrétiser dans le domaine des énergies renouvelables ».
L’Algérie aujourd’hui