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02 – 04 février 2026

– Centre de Conventions d’Oran

Vers une transition énergétique durable : inerview avec M’Hamed Rebah , expert en risques écologiques et énergies

Y a-t-il une réelle volonté politique quant à l’essor du secteur des énergies renouvelables ? Si oui, quels seraient les indices majeurs des pouvoirs publics, qui démontrent la manifestation de cette volonté, constatée récemment.

  • Il y a une réelle volonté politique, exprimée dans les déclarations officielles au plus haut niveau, de développer les énergies renouvelables en Algérie. Lors de l’une de ses récentes réunions, le Gouvernement a mis en exergue la volonté de l’Etat de faire des énergies renouvelables un pilier de la souveraineté énergétique et du développement durable du pays. A la même occasion, le Gouvernement a également fait état de progrès significatifs accomplis dans le développement des capacités nationales, notamment dans la fabrication de certains équipements liés à cette activité et dans la réalisation des infrastructures de production.

Des indices majeurs permettent de souligner cette volonté politique. Il s’agit de la création d’un ministère de l’Energie et des Energies renouvelables confié à M. Mourad Adjal, qui a été P-DG de Sonelgaz, entreprise qui pilote le programme national de développement des énergies renouvelables. Sur le terrain, l’objectif du programme de développement des énergies renouvelables est confirmé: 15 000 mégawatts (MW) d’énergie renouvelable à l’échéance 2035. Concernant les projets, il suffit de citer : le projet de 3 200 MW (solaire) en cours de réalisation et le programme de production de 3 000 MW supplémentaires envisagé ; le projet semi-industriel en cours à Arzew (wilaya d’Oran) avec une capacité de 50 MW d’hydrogène vert ; le protocole d’entente entre le groupe Sonatrach et la société gazière allemande « VNG AG » (VNG) ayant pour objet l’examen des opportunités de coopération pour la réalisation de projets dans le domaine de l’hydrogène et l’ammoniac vert, dans le but de les exporter vers l’Allemagne. Autres indices : le nouveau gazoduc, en projet, entre l’Algérie et l’Italie, acheminera outre le gaz, l’électricité, l’hydrogène et l’ammoniac ; l’AEC envisage d’utiliser l’énergie solaire dans ses stations de dessalement d’eau de mer, en prévision de la production d’hydrogène vert ; la réutilisation de l’eau usée épurée est également envisagée par les pouvoirs publics pour la production d’hydrogène vert ; le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a lancé un projet de fabrication d’un moteur à hydrogène vert (conversion des moteurs diesel des bus de transport en moteurs fonctionnant à l’hydrogène vert).

Y a-t-il des chiffres concernant les investissements pour développer nos capacités d’énergies renouvelables et à quelles échéances.

  • Le montant de l’investissement prévu pour la production cumulative d’hydrogène en Algérie d’ici 2040 est estimé à environ 24,8 milliards de dollars. L’objectif de l’Algérie est de produire 40 térawattheures d’hydrogène vert d’ici à 2040.

Les objectifs programmés, ont-ils été maintenus ou ont subi des réajustements en raison de contraintes budgétaires ou autres… ?

  • Le programme de développement des énergies renouvelables, adopté en février 2011 par le gouvernement, rectifié en mai 2015, puis réajusté en 2020, a pour objectif la production de 15 000 MW en 2035. Il est encours de réalisation dans sa première phase.

 Quelles sont les projets qui  enregistrent des avancées significatives en 2025 ?

  • Les deux centrales PV d’El Ghrous (wilaya de Biskra) et de Tendla (wilaya d’El-Meghaïer), toutes deux de 200 MW, chacune, devraient être achevées d’ici la fin 2025 (elles font partie des 3200 MW en cours de réalisation). Il s’agit de centrales solaires photovoltaïques.

Quels sont les pays qui ont montré un intérêt concret pour un investissement rapide et probant en Algérie ?

  • La liste des partenaires intéressés par l’investissement dans les énergies renouvelables est trop longue. L’énumération qui suit n’est pas exhaustive.

Chine

La quasi-totalité du projet 2000 MW de Sonelgaz a été attribué aux entreprises chinoises avec neuf centrales solaires c’est à dire environ 70 % du projet.

La société « China Petroleum Engineering & Construction Corporation » (CPECC) a affiché la volonté d’investir en Algérie, dans le domaine des énergies propres, notamment la production de l’hydrogène vert.

Le groupe chinois Kibing a présenté au ministère de l’Énergie un projet d’usine de verre solaire.

La société chinoise LONGi envisage de lancer un projet de partenariat pour la fabrication de panneaux solaires en Algérie.

Union européenne

Le projet « Taqathy+ », cofinancé par l’Union européenne (UE) et l’Allemagne, a été lancé, en avril 2025, en vue d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables, développer l’hydrogène vert et optimiser l’efficacité énergétique dans différents secteurs en Algérie. Le projet « Taqathy+ », qui s’étalera jusqu’en mai 2029, est financé par l’UE et le ministère fédéral allemand pour la Coopération économique et le Développement (BMZ) à hauteur de 28 millions d’euros.

Le développement d’une économie verte de l’hydrogène fait partie d’un programme de coopération d’une valeur de 15 millions d’euros conçu par l’UE et ses partenaires algériens.

Italie

Claudio Descalzi, PDG de la société italienne Eni,  a souligné l’importance de développer la coopération d’ENI avec Sonatrach et Sonelgaz dans les domaines des énergies nouvelles et renouvelables.

La société italienne Zhero, fondée en 2022, se présente come un développeur spécialisé dans les projets d’énergie verte et propre, tels que les énergies renouvelables, l’hydrogène et ses dérivés, ainsi que les interconnexions, le stockage et la réutilisation de l’énergie, et en matière de raccordement énergétique, de limitation des émissions, de réduction de la facture de production et de soutien du contenu local en utilisant les technologies modernes.

« SoutH2 Corridor »

Un mémorandum d’entente a été envisagé entre Sonatrach et des sociétés italiennes, autrichiennes et allemandes pour le lancement d’une étude de faisabilité conjointe du projet du corridor sud (SoutH2, sur 3300 km) pour l’exportation de l’hydrogène vert de l’Algérie vers l’Europe.

Pays concernés par le projet « SoutH2 Corridor » : Algérie, Italie, Allemagne, Autriche et Tunisie

Japon

En juillet 2024, le PDG du groupe Sonatrach a examiné les possibilités de partenariat entre l’Algérie et le Japon avec le représentant de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), en vue de la signature d’un protocole d’entente pour la réalisation d’une étude préliminaire de faisabilité des projets de l’hydrogène vert et de l’énergie solaire.

Pologne

Prévu : installation d’un groupe de travail conjoint entre l’Algérie et Pologne chargé de définir les modalités de coopération et de partenariat dans le domaine de l’Energie, dont les énergies renouvelables

Allemagne

Projet annoncé par GIZ (agence gouvernementale allemande de coopération internationale) dans les énergies renouvelables et l’hydrogène vert, en partenariat avec les pouvoirs publics et impliquant nombre d’acteurs locaux comme les agences publiques, les entreprises et les institutions de recherche, ainsi que le secteur banquier et la société civile. Il concerne la  technologie et la dimension économique et sociale des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert en Algérie.

Pays Bas

Dans le domaine des énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert, le groupe Sonatrach et des entreprises néerlandaises activant dans ce domaine ont convenu de renforcer leur partenariat.

Chine, Japon, Canada et États-Unis

L’Algérie prévoit la production locale d’électrolyseurs destinés à la filière hydrogène vert, en partenariat avec des partenaires étrangers (Chine, Japon, Canada et États-Unis) qui ont manifesté un intérêt pour ces projets industriels.

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